**

Ce qui ne peut plus durer en France

Par LSA Oulahbib

Qu'il s'agisse de la SNCF, des émeutes en banlieue, de la place du mahométisme en France, peu de plumes arrivent à faire encore la part des choses entre les affirmations tranchées et la réalité réelle. Espérons que nous ne sommes pas nous aussi contaminés par cette fermeture, une soumission insensible, insidieuse, tel un bras de fer où l'on voit peu à peu l'un des deux plier, irrésistiblement (comme la France en 39-40 ?).

Prenons la SNCF : quel est l'enjeu ? Améliorer le service rendu au public. Comment faire ? Certainement pas en donnant du grain à moudre aux corporatismes par la restriction comptable des hôpitaux des Postes et des Corails, mais, au contraire, en affirmant haut et fort, (au moins comme à EDF) qu'il faut de l'argent frais et que cette ouverture financière permettra d'ajouter un plus pour les usagers.

Voilà ce que veut dire privatiser : que 5 à 10 millions d'entre-eux s'approprient le service public via l'achat d'actions au lieu qu'une minorité d'agents se substitue au Parlement pour imposer leur définition de ce que doit être le service public ; et ce en se servant évidemment des erreurs tactiques et stratégiques effectuées par un gouvernement de plus en plus absent, malgré l'agitation médiatique bien connue : "les évènements nous dépassent, feignons d'en être les organisateurs".

Le "gouvernement" donne certes encore de la voix dans sa fonction régalienne de rétablissement de l'ordre républicain (mais pour combien de temps ?) tout en se rétractant au moindre froncement de sourcil syndical, à l'exception du combat, solitaire, du maire de Marseille.

Aujourd'hui, les corporatistes tenant en otages le service public, en son entier, veulent réitérer le coup de 1995 : ou comment articuler les refus divers, tout en s'appuyant, répétons-le, sur les erreurs gouvernementales pour le justifier, enfonçant un peu plus la France dans le chaos (k.o disait-on en 1995) social, plombant ainsi la petite remontée de croissance actuelle.

Pendant ce temps, l'on s'acharne du côté des ex-(futures)émeutes à mettre en facteur principal la polygamie et l'immigration africaine alors qu'il s'agit d'un complexe de vecteurs analysé ici (voir les liens ci-dessous) comme effets interactifs de la techno-urbanité et, surtout, du travestissement effectué sur la réelle histoire de l'Afrique (du Nord) réduite à sa supposée arabité (et/ou négritude) bien plus superficielle et fantasmée qu'empiriquement vérifiable.

L'exposition actuelle de l'Institut du Monde Arabe s'avère être par exemple de la propagande et du mensonge historique à l'état presque pur qui ne peut qu'alimenter la haine et la frustration puisqu'elle laisse supposer, entre les lignes, que cette perte du dit "âge d'or" serait dû, exclusivement, à "l'impérialisme européen et chrétien", au colonialisme, oubliant les siècles de domination ottomane, créant une espèce de néoracisme inversé qui rend responsable le méchant blanc d'Europe et absout le gentil africain du nord comme du sud.

Ce qui expliquerait également -cqfd- l'impossibilité de ces pays à se développer depuis leur indépendance alors qu'en comparaison l'Asie, depuis qu'elle opte de plus en plus pour la liberté prend son essor, même si tout ne va pas pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles.

Or, que voit-on en guise d'explication ? La fabrication sous nos yeux d'un cocktail de plus en plus explosif (en répétition générale ?) combinant l'effet cumulé du refus corporatiste de la réforme dans l'enseignement, l'administration (policière aussi bien), mais aussi au sein des médias (pub comprise: où l'on ne voit guère de têtes bronzées); le tout articulé à l'absence de réformes en profondeur des charges sociales qui empêche l'émergence et surtout la pérennité d'un tissu stable de petites et moyennes entreprises, d'une part, et de très grandes entreprises par ailleurs, à même de surfer sur les nouveaux secteurs d'activité comme la consommation intelligente et accompagnée, et le développement des nano et bio technologies, malgré quelques pôles activés ici et là, dans ces ilôts qui résistent encore ou font office de vitrines (comme l'activité dentaire à Cuba et ophtalmologique dans l'ex-URSS).

Le recul actuel français est attisé dans son chaos -visible jusque dans cet art qui n'a de contemporain que le non-, par toute une culture misérabiliste, relativiste, communautariste, (autrefois universaliste) ; repérable y compris dans une certaine presse anglo-saxonne et américaine incluse ; s'offusquant par exemple, et en priorité, des critiques effectuées contre le discours mahométan, -alors qu'en régime démocratique l'opinion est libre- tout en ne disant rien lorsque par exemple dans le Financial Times (daté du 19-20 novembre) un article sur les Coptes dévoile comment l'Etat égyptien (et non pas seulement certaines sectes mahométantes) restreint de plus en plus leur droit d'accès aux postes à responsabilité. Tout en les empêchant de réparer leurs églises et d'en construire de nouvelles.

Pas un mot, silence absolu dans ces médias et autres officines (telle l'IRIS de Pascal Boniface). De même, lorsqu'une loi contre "l'évangélisation" en Algérie va être promulguée, motus et bouche cousue. Par contre lorsqu'il s'agira de tourner en ridicule le christianisme en ne le trouvant pas assez "viril" (comme Malek Chebel dans le Point du 22 septembre 2005), l'analyse comparative sera condamnée, alors qu'en régime démocratique tous les discours mis sur le marché des idées doivent être étudiés, analysés, critiqués, au même titre, malgré leur spécificité, qu'une oeuvre d'art.

Il est par exemple inconcevable qu'en régime démocratique il ne soit pas possible de souligner dans tel écrit mahométan la proportion considérable de propos anti-juifs et anti-chrétiens (traités par ailleurs de falsificateurs de leur propre Ecriture) qui ne peuvent qu'alimenter la haine ; surtout lorsqu'elle se cumule avec le mensonge historique décrit plus haut quant au passé scientifique supposé glorieux (alors qu'il s'agissait surtout de traduction) et qu'il est uniformisé : Avicenne était Perse, Averroès Berbère maure...l'algèbre a été inventée en Inde, l'astronomie à Babylone etc, aucun savant, philosophe, de la taille d'un Platon, Aristote, Galilée, d'un Newton, d'un Descartes, Leibnitz, Locke, d'un Einstein n'est visible à cette époque supposée avoir civilisée un Moyen-âge européen décrit comme "barbare" à côté....

Pourquoi n'est-il pas possible de débattre sur ces points ? Pourquoi ne peut-on pas demander par ailleurs une sorte de réciprocité pratique et politique où l'on verrait les mahométans exiger que dans leurs pays d'origine des églises et une discrimination positive puissent réellement voir le jour ?

A quand une femme, un noir, du sud égyptien, algérien, marocain, nommé à un poste de responsabilité dans ces pays ? Et si ces derniers ont de tels retards en la matière, à qui la faute? Car s'ils ont été plus avancé du point de vue civilisationnel pourquoi auraient-ils besoin, eux, de tout le temps historique écoulé en Occident pour atteindre un tel but émancipateur ? N'y-a-t-il pas plutôt là deux poids et deux mesures ? En quoi de telles pratiques seraient excusables dans telle culture non occidentale et insupportable au sein de celle-ci ?

L'existence d'une sous-culture historique, d'un illettrisme de plus en plus patent en économie et en analyse sociologique et psychologique (à la différence des productions théoriques de plus en plus de qualité dans le monde scandinave par exemple, tels les ouvrages de Bjorn Lomborg et de Johan Norberg), montrent bien qu'à part quelques exceptions en France (au Royaume Uni et aux USA) la grande partie de la classe intellectuelle (hors milieu académique) bascule dans l'idéologie, le simplisme, la diabolisation, alors que la profondeur des questions posées nécessiterait autre chose que de tels succédanés et leurs paradis (artificiels) supposés.

**

**

**

Voir également :

Emeutes (cinque) : quelle traduction en faire ?

Emeutes (quarto) : le simplisme manipulé

Emeutes (tierce) : le manque de réformes comme l'une des causes déclenchantes (et aggravantes) de la crise actuelle d'une certaine jeunesse en France

Emeutes (bis) : les dérives de l'argumentation sociologiste s'amplifient

Clichy sous bois : les dérives de l'argumentation sociologique à la française

L'erreur de certains commentateurs israéliens (et de leurs collègues franco-newyorkais) sur la guerre en Irak et la menace Perse

Procès Saddam : L'incompréhension, évidente, des médias français et de certains commentateurs étrangers anti-américains

Les propos de JC sur la Turquie...

La SNCM, l'islam selon Chebel, Kate Moss, bref, l'hypocrisie

La dernière chance des Verts allemands

La dangereuse culpabilité envers l'islam et le nationalisme arabe

Faut-il satisfaire les revendications de l'enseignement privé ?

Culture et indépendance

Le libéralisme en bouc émissaire

L'islamisme est un racisme, nourri par le nationalisme arabe que soutient l'inertie des puissances occidentales

Pour un oui politique à la Constitution européenne

Comment transformer l’Institut du Monde Arabe en Institut du Monde Méditerranéen ?

Chine, Turquie, Irak, Iran, Russie, Darfour, Gaza, Liban...ou les semeurs de haine

Dieudonné : Dieu (ne lui a rien) donné

Otage italienne : les limites de l'alliance alterislamiste

Contrôle continu, Liban, Irak...

La France fait-elle partie de la Ligue Arabe ?

Pourquoi Michaël Moore a perdu

100.000 morts en Irak ? Misère de la statistique manipulée

Quelle nouvelle Politique Générale pour la France?

Refonder le message universel de la France

Egorger, imiter Mahomet, sortir de l'Humanité

Why the "palestinian groups" don't want a palestinian State ?

Misère permanente de la classe politico-médiatique française à propos de l'Irak

Two suggestions for Iraq

Why islamist irakis renegades are so in love with the opposite sex

Réflexion sur le meurtre (des Népalais) en Islam...

Otages français : crise de longue durée ?

Révélations des amis islamistes du Quai d'Orsay

Pourquoi le dieu des musulmans n'est pas le même dieu que celui du judéo-christianisme

En finir avec le monde "arabe"

Nouvelles du Front...

Réflexion sur la mémoire courte, française, à propos du 11 septembre

Nouvelles questions à partir de la crise des otages français

La question des jours fériés juifs et musulmans à l'école française.

Sous le temps des malentendus, le sortilège s’efface (voir à "Préface")

Les origines berb éro-chrétiennes de l’Afrique du Nord