La Minute du Sablier

Par LSA Oulahbib

Une amie, prof agrégée de Lettres Modernes et débutante dans un lycée difficile de la région parisienne me disait que si le contrôle continu avait été instauré, elle aurait eu peur pour sa...vie, comme se faire attendre à la sortie, puisque déjà la moindre note exige d'âpres justifications venant d'élèves ne faisant...rien.

Certes, ce qui vient d'être écrit ne doit pas être généralisé, mais faut-il pour autant et immédiatement le relativiser, le noyer dans les statistiques rassurantes commandées en même temps que le goûter et le billet AR pour le WE, par les "milieux autorisés" dont parlait Coluche et qui se nichent dans les salons feutrés au delà du réel du feu ministère de l'éducation nationale ?

Son ministre n'aura en effet même pas tenu six mois, un politique pur jus pourtant, d'aucuns se moquant de Ferry, naïf et niais, la paille et la poutre en réalité... alors que tant de choses sont possibles au lieu de fermer des classes et se coucher simultanément aux pieds des lycéens et des profs qui n'en sont pas un paradoxe près puisque ces frères ennemis demandent des moyens supplémentaires, tout en refusant de faire alliance avec le privé qui pourrait investir dans des cours et des formations dont le contenu serait aussi évalué selon des critères de service public.

Psychodrame habituel à la place : on demande toujours plus à un Etat qui peut de moins en moins, tout en gaspillant ce moins, ce qui se voit, et incite à demander du moins pour soi... et bonjour le cercle infernal (bonjour paresse aussi), sans fin ni commencement, hormis l'abîme.

Le Liban, ces temps-ci, faisait de la pub sur CNN vantant ses plages et ses montagnes, femmes en bikini, les mêmes sur une piste de danse ryhmée par leurs grands éclats de rires, sur fond de muezzin : un tel contraste ne pouvait pas durer. Une alliance entre baathiste et islamiste vient de mettre le hola et pourtant aucun américain à l'horizon, le Liban redevenait seulement le Liban, chose inadmissible pour les croqueurs de mort avides de leur 70 vierges et du monde de Toblerone promis en haut lieu...

(PS : un ami, Alain R, me fait remarquer en lisant cette saillie que "Chirac fut le SEUL chef d'état occidental à aller aux obsèques d"Hafez el assad, " tueur" d'un ambassadeur de France et d'une petite centaine de soldats francais alors missionnés à Beyrouth...

Ce même Chirac qui n'a pas daigné assister aux obsèques de Léopold Senghor, lui veritable francophile .......Ceci n'est JAMAIS rappelé par ces journalistes peu ou prou asservis au regime ...." ).

En Irak, misère de la propagande du Quai d'Orsay via France info et LCI : Bush aurait perdu, un camouflet même, le communautarisme est en marche selon Chevènement qui en connaît un bout en matière de fractionnement, bref, la même logorrhée se poursuit sans honte ni remords. Pourquoi faire ? Ces gens savent tout, prévoient tout et dans la seconde : chaos, guerre civile, théocratie, à coup d'experts qui caressent dans le même sens. Sans se douter que l'expérience iranienne en a refroidi plus d'un. Peu importe, l'ordre d'imposer le réel sur mesure est la seule haute couture qui reste.

On se croit à Paris, nenni, c'est radio Le Caire, Alger, Tunis, Damas: tout va mal et Bush (Sharon) est le coupable, euréka ! Le Darfour ? Les centaines de milliers de morts en Irak ? Rêglement de comptes entre pauvres, voilà tout. La cause ? les riches, et la pauvreté qu'ils créent, c'est cela le mal. Ce qui fait mal, tant cette mièvrerie montre tout de même à quel degré de bassesse, de pauvreté intellectuelle, se traîne aujourd'hui ce grand pays que l'on avait nommé la France.