Le libéralisme en bouc émissaire

Par LSA Oulahbib

La haine anti-libérale atteint son paroxysme, au-delà de savoir s'il faut voter oui ou non le 29 mai, confondant dans sa fureur appât du gain, de tout temps et de toute histoire, intérêt, propre aux humains comme aux animaux, et capitalisme, cette organisation rationnelle du travail comme le disait Max Weber qui n'a pas créé la cupidité ni la volonté de puissance mais leur permet d'être plus efficace pour le meilleur comme pour le pire que personne n'est obligé d'accepter, à l'évidence.

Mais cela n’a rien à voir avec le libéralisme qui est né avec la liberté de penser, de s’exprimer, de s’organiser, de défendre des droits ; aurait-on oublié 1830 et même 1848, qui sont loin d’avoir été des révoltes uniquement ouvrières, sociales, mais également politiques ? Le bourgeois, (l’habitant des villes en fait), l’ouvrier, l’artisan, la classe moyenne en réalité comme le disait Tocqueville, tous voulait que la liberté ne se réduise pas à celle des puissants.

Il ne faut pas la confondre avec la réaction aristocrate qui voulait la confiner à la seule liberté d’expression et au droit de propriété, lui refusant de prendre part aux affaires politiques, aux innovations économiques et sociales.

La France en réalité n’a jamais été libérale. Mais autoritariste, centralisée, dépendante d’un Etat vorace voire cannibale.

Jospin et Chirac, d’accord sur l’anti-libéralisme, ne connaissent pas leur Histoire, et, d’un certain côté, même 1968 a plutôt été une révolte libérale que communiste voire libertaire puisque au-delà de la naïveté et le vernis archaïque du trotskisme (qui vit Lutte Ouvrière refuser aux étudiants l’entrée des usines) et du maoïsme terroriste qui canalisèrent peu à peu la révolte puis l’étouffèrent, il était plutôt question de se battre contre un Etat bureaucratique, contre la fatalité sociale, l’ankylose d’une société conservatrice refusant la liaison amoureuse hors mariage, hors la différence des milieux sociaux.

Il y avait dans les années 60, dont 68 fut un moment, un désir de vivre librement sa vie en inventant de nouvelles traditions dans la vie personnelle comme dans la vie sociale et économique : la Silicon Valley, le mouvement californien, le désir de faire partager au monde la liberté tout en se nourrissant en retour de formes culturelles différentes, tous ces aspects disparates ne sont pas compréhensibles sans cette grille de lecture ; par contre même la naïveté d’un John Lennon est explicable par elle.

Il ne faut pas confondre la politique des États, leur volonté de puissance, leur Realpolitik, dont les USA n’ont pas été exempts, loin s’en faut, (surtout avant le 11 septembre), et la profondeur de la dimension politique qu’exprime non pas le libéralisme, mais les libéralismes puisqu’il y a mille nuances, y compris celle qui saurait marier comme il fut exigé en 68 liberté et solidarité non seulement en France, en Occident mais dans le monde entier, puisque nous sommes membres d’une même espèce qui veut devenir son propre Genre et donc augmenter encore plus sa liberté contre la reproduction à l’identique existant dans la Nature. L’individu veut être, et non pas seulement exister comme vecteur de l’espèce voilà le fond métaphysique, cosmologique, du libéralisme au-delà des interprétations qui en enrichissent l’actualisation.

Le textile chinois dans tout cela ? Dix ans étaient disponibles pour s'adapter. Les 39 millions d'euros du PDG de Carrefour ? Un actionnariat salarié massif aurait empêché cette dérive mais en France le patron est vu comme un interlocuteur et non un partenaire. Parce que en France on ne voit pas le patron comme une fonction à assumer mais seulement le résultat d'un héritage et d'un rapport de forces, alors que ceci ne suffit pas pour par exemple redresser Renault puis Nissan comme le fit Carlos Ghosn.

Et il y a à parier, comme ce fut le cas chez Darty lorsque ses salariés reprirent la boîte, que dans quelques années les ouvriers argentins de Take, ce film altermondialiste, s'apercevront qu'ils ne font pas confondre mauvaise gestion et égalitarisme qui gomme l'effort en ne jaugeant pas ceux qui en font plus, qui pèsent plus parce qu'ils apportent ce quelque chose qui percute...

Les petits salaires ? Les métiers pénibles ? Mais pourquoi n’arrive-t-on pas à comprendre en France que le problème n’est pas tant d’augmenter indéfiniment la paye du balayeur que de lui proposer une bonne formation, laissant ainsi les petits métiers à ceux qui en ont provisoirement besoin pour diverses raisons ou qui ne peuvent pas faire autrement ?

Pourquoi n'arrive-t-on pas à comprendre en France qu'il n'y a pas à opposer le cours de grec ancien et le cours d'anglais commercial ? Que les profits des Chinois permettront d'acheter de la haute technologie mais aussi de la culture, des cours en ligne également ? Du moins lorsque les Chinois seront vraiment libéraux en considérant la liberté de penser coextensive à la liberté d’entreprendre.

Pourquoi est-il si malaisé d’observer pour certains que la dite casse du service public est organisée par ceux-là mêmes qui se l'ont accaparé, l'ont détourné à leur profit, l’ont privatisé sans payer un rond, en en réclamant au contraire et sans cesse, tout en sachant très bien qu'en empêchant l'ouverture au privé, on interdit d'améliorer la qualité du service, l'octroi de bourses et de prêts, avec l'arrivée d'argent frais.

Ne confondons pas privativisme qui s’accapare de façon totalitaire les mots et les choses et privatisation qui permet une plus grande efficacité, surtout lorsque le profit revient et permet par l’impôt de renflouer des caisses publiques vidées par ceux-là mêmes qui se les accaparent au nom du Peuple !

Le fait d’expliquer que le service public n’a pas vocation d’être rentable ne veut pas dire qu’il faille gaspiller sans compter et qu’il soit impossible de trouver d’autres sources de financement tout en l’effectuant dans le cadre d’un strict cahier des charges s’agissant de services qui ne peuvent guère être privatisés, du moins en totalité. Et il ne sert à rien de sortir à chaque fois les erreurs anglaises et américaines sur la privatisation du rail et de l'électricité, (non identiques par ailleurs puisque s’agissant du rail anglais, trente ans de non investissement public avait rendu plus difficile sa modernisation en 1980) pour jeter le bébé libéral avec l'eau affairiste du bain bureaucratique, parce que les instances de régulation doivent en effet rester publiques mais indépendantes avec droit de poursuite comme la Cour des Comptes se devrait rapidement de faire.

Et puis enfin s'il s'agissait seulement d'éliminer le patron et le marché, comment se fait-il que les pays l'ayant accompli ont vu leur population avoir un pouvoir d'achat de 90% inférieur à celui existant dans les pays "libéraux" ? Comparez actuellement un salaire minimum d'un pays du nationalisme "arabe" et celui d'un pays d'Asie parti avec le même handicap dans les années 60, vous serez surpris du résultat.

Il est navrant de rappeler que les pays communistes ont strictement appliqué les recettes altermondialistes comme la planification non marchande des échanges et la frugalité, sans parler des recettes quasi alterislamistes (le rock était interdit, la mode, le cinéma libre, les arts non pompiers etc...), sans pour autant avoir réussi à éliminer l'avidité, la soif de puissance, les coups bas, les immenses magouilles qui donnèrent Tchernobyl. Il est d'ailleurs curieux que le devoir de mémoire ne fonctionne pas là aussi, qu'un si fantastique black-out se métamorphose en hystérie anti-libérale...qui traverse la gauche et la droite...

Quand arrivera-t-on à sortir de ce conte à dormir debout franco-français alors que autour de nous on sait de plus en plus faire la part des choses : accuserait-on par exemple les Suédois de laisser quelqu'un au bord de la route ? Ils ont su éviter le pire que les Français recherchent obstinément, comme s'il leur fallait toucher le fond, découvrant ainsi qu'ils peuvent même continuer à creuser pour en faire leur tombe.

Quand saurons-nous ne pas laisser le libéralisme aux prétendus libéraux officiels et sa critique aux léninistes et assimilés qui ont pourtant tant fait pour tuer et la liberté et l’esprit du bien public?…

Il serait temps qu’un vrai parti libéral se constitue en France…

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