Irak, Afghanistan : la stratégie spectaculaire du national-islamisme

Par LSA Oulahbib

Il est dommage que les médias français, mais aussi certains politiciens américains, ne voient pas plus loin que la dernière voiture-suicide, ou la roquette, alors que celles-ci n'ont pas d'autre objectif que de laisser croire à une instabilité croissante de l'Irak et de l'Afghanistan.

Prenons ce dernier cas. Un hélicoptère américain a été abattu mardi 28 juin avec 17 personnes à bord. Ce dommage infligé par les Talibans et leurs accolytes visent à effacer qu'ils viennent de perdre plusieurs centaines de combattants depuis quelques semaines, et ce fut principalement le travail de l'armée afghane. Si l'on n'est pas au courant, si les médias ne font pas leur métier, seul le premier fait, celui de l'hélicoptère, sera retenu.

Il en est de même en Irak où comme l'écrit Fareed Zakaria, dans son édito de Newsweek, cette semaine, la situation est bien loin d'être semblable au Vietnam puisque plus de 80% de la population (shiites, kurdes, et sunnites modérés) soutiennent l'actuel processus politique. J'ajouterai : où est le Nord Vietnam dans cette analogie puisque dire "le" Vietnam est une contre-vérité, il n'y avait pas un seul Vietnam mais deux, le Nord, soutenu par la Chine et l'Urss. Et le Sud Vietnam était dirigé par un régime corrompu.

En Irak, rien de tel, il n'y a pas de région indépendante ou "libérée" par les "patriotes islamistes" comme ose les nommer "Hussein", le chauffeur de "Florence".

L'autre argument que l'on entend, surtout en France, et spécialement dans les médias aux ordres, en particulier les radios et les télévisions, comme France Info, LCI, RTL, (et aussi chez certains démocrates américains) consiste à répéter inlassablement que l'intervention en Irak a créé l'islamisme (tandis que d'autres, comme ex feu Barnier et aujourd'hui Douste pensent que c'est la politique d'Israël). Mais diraient-ils ceci lorsque, à propos du pan arabo-islamisme "algérien" certains avancent qu'il serait le produit du soutien français aux généraux ex-FLN, mafia légale au pouvoir ? Bien sûr que non. Ces mêmes personnes qui n'ont de cesse (via l'Iris et autres soit disant "Observatoire des relations internationales") d'accuser les USA et Israël d'être les causes de "la montée islamiste", rejetteraient avec force l'idée que la politique de la France serait son principal foyer. Et ils auraient raison...tout en ayant cependant tort s'ils n'observent pas que la politique arabe de la France alimente ce foyer. Alimenter est un mot différent que créer.

Ainsi, en Irak toutes les conditions étaient réunies sous Saddam pour que tôt ou tard les islamistes apparaissent au grand jour, puisque cet "ami de trente ans" de Jacques Chirac, a créé de toutes pièces un corps d'armée s'appelant les "Fedayins" (ou à peu près, je ne me rappelle plus le cycle exact) Saddam finançait aussi les kamikazes palestiniens.

En fait la présence américaine en Irak donne une opportunité au national-(pan arabo, irano)-islamisme de se montrer, alors qu'il attendait son heure, rassemblant ses forces, en attendant que le nationalisme arabe "classique", non ouvertement religieux, s'épuise. Or, c'est précisément ce point qui est à mon avis à la source de l'incompréhension, quasi totale, des Boniface, Morin, et leurs amis. Prenez le cas d'un Chirac par exemple. Certes, il a été pleurer à NY en 2001. Mais plutôt sur l'emploi de tels moyens, sur la méthode, non pas sur les objectifs du national-(pan arabo-irano)-islamisme. Parce que pour lui comme pour nos "penseurs", ce dernier est "principalement" la résultante des "séquelles du colonialisme" de "l'arrogance américaine", voire du "néolibéralisme" pour faire tendance.

Autrement dit, une vague non quelconque de compréhension accompagne les frappes panarabo-irano-islamistes qui sont seulement critiquées sur les moyens. Jamais sur leurs objectifs politiques qui, pour être pleinement analysés, doivent être situés dans le contexte historique des années 1930 en pleine montée en puissance des nationalismes allemands, japonais et italiens, sans oublier le national-communisme dominant en URSS. Or, les principaux leaders du national-panarabo-islamisme (l'iranien était encore assez timide à l'époque) se sont formés à leur contact. Ne pas analyser, et en détail, comment cette époque est la clé pour expliquer ensuite pourquoi un tel courant n'a pas accepté une présence juive dans des termes politiques non prévus par le Coran revient à induire en erreur. Même en Algérie la présence d'une telle connivence entre ces divers nationalismes est perceptible et explique la volonté d'épuration ethnique, à moins de se soumettre.

Mais une telle analyse n'est pas acceptable par les Morin et Boniface parce qu'elle remet en cause quasiment un siècle d'erreurs conceptuelles (non seulement sur ce qui vient d'être dit, mais aussi sur le fait que les excès de puissance seraient uniquement le fait de l'Occident capitaliste ou de l'idée de propriété privée, etc...) ; et ces erreurs ont été durcies en croyance, ce qui implique une part non quelconque de fanatisme, du moins si, dans la croyance, la foi ne laisse pas la raison faire son travail critique. Ce qui n'est plus le cas pour tous ces gens qui soutiennent Edgar Morin. C'est évident. L'amalgame est roi, les excès sont éludés, seule la politique d'Israël (et en fait son existence) devient cause "principale".

Ainsi, sur RTL ce matin, mercredi 29 juin, 7h40, après avoir catalogué le discours de Bush de "défensif", tout en se cachant derrière le "scepticisme" de l'opinion américaine (alors que celui-ci est bien plus subtil qu'une seule volonté de retrait), le commentateur fait état des accusations stipulant qu'il existerait des "Guatanamo flottants" autrement dit des bateaux sur lesquels des cas de tortures auraient été signalés, sous-entendu : c'est bien entendu "à cause de" cela que la déclaration de guerre benladeniste s'alimente ! et par cette pirouette on peut reprendre les arguments présentés au début de cette analyse, sans se douter d'une part que de telles accusations sont des prétextes et que, d'autre part, quand bien même seraient-elles exactes, leur vérité, c'est-à-dire la signification que cela prend du point de vue des valeurs, peut ne pas être nécessairement condamnable en soi.

Certes, les détracteurs mettront rapidement en avant l'impact nocif de la bataille d'Alger et l'idée que les démocraties ne doivent pas se comporter comme des totalitarismes. Mais qu'en serait-il si durant la seconde guerre mondiale l'on aurait su avec certitude par un interrogatoire appuyé qu'il existait des camps d'extermination dont des bombardements adéquats auraient pu sinon détruire du moins enrayer la machine ? Qu'aurait-on fait demande Chantal Delsol dans son livre, dérangeant, La grande méprise, (La Table Ronde, 2004) ? Des belles âmes se seraient-elles levées pour condamner et même exiger des sanctions ?

Aujourd'hui nous assistons à une utilisation formaliste du Droit pour empêcher de voir plus loin, par exemple que la faim et la misère dans le monde sont moins dû aux Multinationales qu'à la corruption et l'absence de liberté de penser et d'entreprendre, la séparation des pouvoirs etc ; c'est ce manque, , qui est la cause première de la misère du monde et non point les excès de puissance des effets de situation et de position. Mais de cette analyse, , nos nouveaux croyants n'en ont cure, préférant, et de loin, continuer à (se) tromper.

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