Pour un oui politique à la Constitution européenne

Par LSA Oulahbib

Certains arguments de quelques personnalités prônant le non de façon "intelligente" méritent considération, -même si elles sont noyées dans les cohortes traditionnellement anti-européennes ou cherchant à diaboliser de telle sorte les mots "libéral" et "marché" (par exemple Emmanuelli face à un Sarko bien timide pour ne pas dire plus...) qu'il semble bien plus méprisable d'en être (libéral) que de prôner la pédophilie ou le nihilisme.

Ces personnalités soulignent en effet avec force les impérities à la fois franco-françaises et européistes qui sapent pour les premières et malgré leur bagout force de vente et les demies mesures (un tiers des retraites sauvé, dix milliards de déficit de la SS au lieu de 12, etc...) tout effort réel de remettre sur pied la vigueur des femmes et des hommes faite de cette France que le monde entier nous envie, tandis que les secondes font tout ce qu'il faut pour assommer cette même vigueur en l'étouffant par des exigences précautionneuses à l'excès ou favorisant à terme par un relativisme culturel exacerbé l'intolérance des extrêmes.

Tout cela, qu'il faudrait détailler, explorer, mesurer dans le temps en cherchant les origines idéologiques des dérives technocratiques mâtinées d'écologisme et de pseudo-tolérances faites de cette farine sociologiste et économiste qui donne une bouillie informe et une digestion si difficile, tout cela ne doit cependant pas faire oublier que c'est précisément ce "pire des systèmes à l'exception de tous les autres" qui a pu arracher quelques droits aux corporatismes qui se sont accaparés l'Etat en France. Le fait de dire non les renforcera alors qu'un oui permettrait de leur clouer un peu plus le bec, de leur arracher un à un les griffes par lesquelles ils s'agrippent aux services publics pour mieux les couler tout en hurlant que c'est à cause de l'Europe qu'ils ont la rage.

La pulsion de ras le bol qui monte, ne supportant par exemple plus, du tout, que les principaux fossoyeurs de l'Ecole et de l'Université, -ceux-là même qui osent opposer ou laisser croire à l'impossibilité d'une cohabitation entre la préservation nécessaire d'un cours de grec ancien et la présence indispensable d'une formation plurielle et permanente à court moyen et long terme, ce qui implique une ouverture au privé-, la colère qui gronde contre eux alors qu'ils continuent malgré cela et tout de même à pérorer encore et encore, sans aucune honte, pour un oui ou pour un non, tout en songeant à 2007 en oubliant qu'ils se sont trompés depuis quarante ans, l'envie, la démangeaison de les voir enfin mordre la poussière, de les sentir atteint aux tripes, de les entendre couiner et se dégonfler avant de disparaître dans le fameux puits sans fond de l'Histoire, cette pulsion là est certes très tentante, aisément compréhensible : un non qui balayerait tout, comme une grosse boule qui mettre à bas l'abominable jeu de quilles.

Sauf...sauf que, remarquez bien, la machinerie bien huilée du bowling politico-médiatique aura tôt fait de les mettre à nouveau toutes debout. Ou la magie du direct. La force du médium c'est le média, c'est le moment de focalisation qui fait qu'un tribun au charisme suffisamment puissant pourra revenir de son KO avec un OK! et les doigts en V comme JC sait si bien le faire en marchant sur l'eau médiatique distillée ensuite par les détaillants bien comme il faut, travaillant dans la dentelle du "c'est mieux que rien" et "tout ce qui exagère est insignifiant".

Aussi s'abandonner au non comme l'on se donne enfin à un désir inavoué se trouvera tout simplement floué par une classe politique financière médiatique intellectuelle et culturelle qui fera le gros dos durant...quelques temps avant de repartir de plus belle avec la même magie, les mêmes "trucs" de démagogues chevronnés sachant que ce qui fascine consiste moins dans le contenu que dans l'aplomb à pouvoir l'énoncer devant des millions de gens et sans broncher, avec même toute une conviction, une force, qui cherche bien plus à séduire la bête qu'à convaincre l'humain.

Pour se débarrasser d'eux, il faudra bien plus qu'un non puisque celui-ci, les remettra en selle, paradoxalement, étant donné que dans une situation voyant le non triompher nous serons non seulement de nouveau dans le surplace actuel, mais également dans un surplace qui fera de plus en plus penser à une glissade, celle de 1940, lorsque la France se trouva au fond, mais soulagée, comme une tension, celle du vivre debout, qui n'a plus de raison d'être, et se soulage en se livrant, docile, à plus puissant qu'elle : naguère le beau Germain, aujourd'hui, le corporatiste furibard, emmanuellien, villerien, l'alterislamiste rêvant à sa société frugale et égalitariste, en vélo et voilée, en attendant qu'un puissant mouvement totalitaire connu pour l'instant du seul ventre de l'Histoire balaie ces quelques voix du non qui voulaient juste ouvrir la boîte de Pandore pour en finir enfin avec tous ceux qui au fond enfoncent la France depuis au moins Louis XV lorsqu'il abandonna Montcalm et Dupleix, Robespierre lorsqu'il se prit pour l'Etre Suprême, Napoléon 1er quand il vendit la Louisiane pour imiter Alexandre alors qu'il s'agissait de battre les Anglo-saxons sur le nouveau champ d'honneur, celui de la prospérité économique et culturelle, cette clé objective pour le développement de l'humain au-delà des spécificités historiquement situées.

Si l'on veut, à l'opposé, renouer avec l'espérance en une France qui aurait réellement quelque chose à dire devant l'avènement, pluriel, de la civilisation démocratique élevée aujourd'hui au rang d'universel objectif, si l'on veut précisément que la prospérité économique et culturelle soit partagée par tous comme élément nécessaire à la liberté et à la justice qui l'accompagne et la renforce, alors il est préférable que la France puisse se libérer de ses propres entraves par l'intervention des autres membres de la famille européenne puisque, seuls, nous en sommes (pour l'instant) incapables.

Nous en finirons ainsi avec le Traité de Westphalie (1648) mais par le haut en ce sens que le droit d'ingérence sera légitimement possible au coeur de l'Europe (et non pas seulement à sa périphérie, au Kosovo et en...Irak) à partir du moment où il s'applique pour le bien réel de toute la population concernée et non pas dans le seul but de défendre quelques intérêts privilégiés comme ce fut le cas avant et durant la guerre de Trente ans.

Un Parlement européen renforcé permettrait que les Parlements nationaux s'occupent dorénavant et quasi exclusivement des affaires européennes et internationales, laissant enfin aux parlements régionaux la possibilité de réfléchir aux ajustements divers et ce sur tout le territoire puisque le meilleur moyen de renforcer le fait d'être encore français consistera à mandater le parlement corse, breton, antillais, à réfléchir aussi sur un sujet donné du point de vue de toute la Communauté de destin : voilà ce que la subsidiarité pourrait aussi vouloir dire ...

Un oui politique c'est ce qu'il nous faut, pas seulement passionnel, honorifique, tourmenté, réfléchi dans sa souffrance, si compréhensible encore une fois ; un oui stratégique et tactique ; en espérant que les tremblements qu'il ne manquera pas de créer, du moins à moyen terme, puisse lézarder cette fausse certitude franco-française qui oppose obséquieusement liberté et justice.

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