Attentats : 2+2=4 ne vient-il pas masquer que 2+2=5 en réalité ?

Par LSA Oulahbib

Vous avez beau avancer les motivations profondes, très sérieuses, liées au désir de renouer avec l'âge d'or supposé du Califat au VIII-IXème siècle et au souhait de vivre dans un espace totalement islamisé, au sens strict, comme cause, première, de la série actuelle d'attentats, touchant y compris le Cachemire (tout de suite après la visite du premier ministre indien aux USA), l'Arabie Saoudite, la Thaïlande, et dernièrement Israël, l'Egypte, le Liban, l'Irak, que donc 2+2=4, votre analyse sera immédiatement balayée, relativisée, et l'on avancera, ici, l'impérialisme américain, là-bas Israël, bref 2+2=5 et penser le contraire cache en réalité une allégeance à l'ordre du monde néolibéral et busho-sharonien.

Comme si, dans un refus obstiné, de plus en plus énervé, ricanant, hystérique, d'aucuns préféraient, et de plus en plus, s'accrocher aux analyses habituelles expliquant essentiellement par la misère et l'humiliation néocoloniale le crime totalitaire effectué par un non occidental en particulier islamiste.

Dans un néoracisme époustouflant qui absout automatiquement tout non blanc, non chrétien, non juif, pas un seul moment, (à l'exception cependant d'une poignée de consciences encore lucides), sera effleurée l'idée que la volonté de domination a toujours été la chose au monde la plus partagée, et que dans l'écriture de l'islam telle qu'elle a été revisitée, mise en exergue, par le panarabisme et le panislamisme, et ce à l'ombre des nationalismes européens, il existe une totale fermeture à l'autre, en particulier aux "croisés et aux juifs", par peur de se décomposer à leur contact, comme dans " La guerre des mondes".

Qu'il ait existé des causes locales qui permirent d'alimenter, dans certaines régions plus que dans d'autres, un tel processus, inutile de le nier, par exemple en Indonésie, au Cachemire, en Thaïlande.
On peut ainsi comprendre pourquoi un Tamoul se sert de l'islam, voire un Pakistanais dans son obstination à ne pas se dire Indien. Sauf que depuis le 11 septembre, et Bali en Asie, les choses ont perdu leur aspect local pour intégrer leur dimension mondiale telle que veulent l'imprimer de plus en plus ces dirigeants arabes, iraniens, pakistanais, ayant repris le flambeau depuis la faillite du panarabisme, né à la fin du 19ème siècle et mort en 1967, reprise effectuée à partir de 1979, date de la révolution khomeyniste et 1990, date de création du réseau benladeniste.

La question centrale est cependant partout la même, au delà des spécificités dans les mécanismes individuels d'adhésion : en quoi la lecture non critique de l'histoire islamique, de l'islam lui-même dans certains versets appelant à tuer juifs et chrétiens s'ils refusent de se soumettre, en quoi cette attitude idéologique articulant théologie et politique, (existant en fait depuis la fuite à Médine), a structuré en profondeur un racisme anti-moderne, anti-occidental en Algérie, en Arabie Saoudite, (qui interdit aux non musulmans l'accès à la Mecque et à Médine : que dirait-on si la réciproque était appliquée à Rome et à Jérusalem...), en Iran, et aujourd'hui partout dans le monde ?

Pourquoi ne peut-on pas discuter de cela au lieu de meubler le malaise par des oppositions stériles entre islam de paix et islamisme radical, tout en cherchant toujours ailleurs des excuses à cette faille monumentale au coeur même de l'histoire islamique.

Au temps du communisme stalinien triomphant, il était de bon ton d'expliquer qu'il n'était qu'une déviation du vrai marxisme amorcée par Lénine. Mais est-ce si sûr ? S'il s'agit de distinguer entre tel contenu et les mécanismes d'adhésion qui font qu'il aura telle ampleur ici et telle autre là, il n'empêche que l'on ne peut placer sur le même plan toutes les doctrines en expliquant que seul le contexte importe.

Certes, Mein Kampf n'est pas le tout du nazisme et celui-ci ne découle pas de l'histoire occidentale en général mais de la spécificité allemande, il n'empêche que l'on ne peut faire l'impasse sur le contenu littéral d'un texte et les cadres et autres cercles de référence qui en justifient la lecture. Or, l'on ne voit pas ce travail s'effectuer sur l'islam, au-delà de l'orientalisme bon enfant ou oecuménique de certains traducteurs comme Massignon, Robinson, sans oublier les intellectuels nord africains et proche orientaux de seconde génération, purs produits du panarabisme qui n'aident guère à comprendre pourquoi le panislamisme en est le frère siamois. Un exemple : au temps fort de la guerre en Irak, d'aucuns haussaient le ton en niant le lien entre Saddam Hussein et Ben Laden.

Mais personne ne releva que Saddam Hussein avait fait allégeance à l'idée du Califat, et pour ce faire mis au point son propre réseau de kamikazes appelés les "Fedayins", aujourd'hui bras armé de l'insurrection illégitime en Irak. Hussein n'avait pas besoin de s'allier avec Ben Laden puisqu'il payait des kamikazes en Israël et en formaient des régiments entiers qui défilaient avec des bâtons de dynamite ficelés autour du ventre, depuis l'exemple donné par les assassins de Ben Laden le 11 septembre 2001.

C'est toute cette perspective, tout ce refus, intrinsèque, du fait moderne, démocrate, juif, non musulman tout simplement, qui est à la base de cette vague totalitaire qui frappe de plus en plus fort, sauf que, par un silence, minéral, les principaux médias et forces politiques en France, en Europe, et dans le monde, continuent à véhiculer des banalités, des mensonges, des falsifications historiques, alimentant ainsi, paradoxalement, l'islamisme radical et le néonationalisme d'extrême droite puisque le premier, étant mal analysé dans ses prémisses, peut proliférer, et que le second, s’appuie précisément sur ce manque d’analyse pour faire prospérer ses solutions xénophobes.

Conclusion : à force de trouver des excuses à l’islamisme radical, on ne fait que renforcer sa détermination. Imaginons par exemple que toutes ses revendications soient acceptées (loi sur le voile en France compris) et que s’installent des régimes pis encore que celui des Saoudiens et des khomeynistes. S’arrêtera-t-il pour autant ? Fort de la puissance pétrolière, à même de construire la bombe, on ne voit guère pourquoi l’islamisme ne demanderait pas que l’islam deviennent une des sources constitutionnelles, voire la source principale du législatif mondial, en attendant les conditions de la conflagration qui ne se souciera guère de voir ses propres troupes décimées aux deux tiers puisque l’important consiste, d'ores et déjà, à reconstituer les conditions mères du début et, de là, de nouveau prospérer…

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