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SNCM, Sécurité sociale, croissance, ou l'impasse française

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Le fait de ne pas se gargariser de "yaka" ne signifie pas qu'il faille en rester là, attendant un miracle qui ne viendra pas puisque le personnel politique et intellectuel français s'entête à ne pas vouloir comprendre qu'il n'a pas la méthode adéquate pour accomplir des réformes. Il faudrait donc plutôt se demander pourquoi, au lieu de hausser les épaules, même si avouer ses erreurs est sans doute le plus difficile à supporter psychologiquement, d'autant qu'il ne suffit pas d'espérer, comme soeur Anne, un sursaut qui, visiblement, ne viendra pas.

Car le problème, au préalable, ne consiste pas à exiger en soi "la" réforme mais d'expliquer devant la Nation ce qu'il faudrait faire pour avoir un enseignement solide, une justice efficace et rapide, un système de solidarité qui accompagne au lieu d'assister, une politique d'incitation à l'innovation.

Qu'est-ce que le service public ? Appartient-il à ses salariés ? A la région ? En quoi serait-il "public" et "national" dans cas ? Il faut partir de là. Prosaïquement. Pédagogiquement. Parce que la masse du peuple reste encore sous la prégnance des forts en gueule et des démagogues comme on a pu le voir sur les ports marseillais et corses, sur les plateaux TV : Mélanchon par exemple à Politiquement show sur LCI jeudi dernier qui accuse avec les trémolos adéquats la Puissance publique de ne pas payer ses dettes à la sécurité Sociale, de ne pas taxer les "riches" pour nourrir les innombrables SDF qui, selon lui, joncheraient les trottoirs français (que fait Mère Thérésa ?).

Ce qui émeut, culpabilise, bref, impressionne comme l'a bien analysé Hannah Arendt lorsqu'elle a étudié les mécanismes d'adhésion au totalitarisme communiste et national-socialiste.

Or, il s'agit d'expliquer, toujours au préalable, à chaque début de n'importe quelle négociation, discussion, conférence de presse, il faut marteller que le Bien Commun a bien plus besoin d'entreprises qui marchent que d'entreprises déficitaires parce qu'ainsi il peut précisément garantir le public en services nécessaires. Ce préalable acquis, il sera temps par la suite d'expliquer que ceux-ci peuvent être rendus durant une période donnée par des entreprises mixtes, comme Air France, et ensuite totalement privées (avec participation salariale) puisque ce qui importe encore une fois c'est le but, public, du service et non pas celui-ci en soi.

Dans ce cadre explicatif, très strict méthodologiquement, il sera même possible de parler de "flat tax" et de salaire complet, puisqu'il sera plus aisé de faire comprendre qu'il s'agit moins de "faire payer les pauvres" que de permettre avec un taux d'imposition moindre une meilleure croissance et donc de meilleures rentrées fiscales directes et indirectes d'une part. Tout en permettant d'autre part que la concurrence entre protections sociales choisies à la façon des mutuelles par les salariés désormais détenteurs de leur salaire au complet, (grâce à la moitié des charges salariales et patronales, les 50% restant étant à moitié supprimés et à moitié placés en fonds de réserve), puisse améliorer les services sociaux rendus. Ce qui,en échange, n'empêchera pas la constitution de "plateforme" commune à l'international, par exemple entre l'actuelle SS (au capital ouvert dans un premier temps) et les Assurances, pour s'allier sur des produits financiers accompagnant par exemple le développement asiatique.

Mais tout ceci doit être présentée pédagogiquement au sens non pas d'endormir, d'endoctriner, mais d'expliquer que le but essentiel c'est-à-dire républicain, reste la perpétuation de l'être ensemble, ce qui implique de subordonner les moyens à ce but.

Cela permettrait ainsi d'écarter les faux républicains, agitant uniquement l'argument fallacieux stipulant que "le" service public peut, doit, entrer en déficit alors que ce n'est pas là son but, citoyen, qui consiste à enseigner, protéger, aider, rendre la justice, selon des modalités qui peuvent fort bien en appeler au privé (à moins de croire que celui s'appuie uniquement sur la spoliation, ce qui est là aussi un préalable à démanteler).

Par ailleurs l'argent, public, c'est de l'argent citoyen, donc il faut rendre des comptes et aucun fonctionnaire ne peut se l'arroger sans se constituer à nouveau en membre de castes à l'instar de la haute noblesse et du haut clergé français à partir de Louis XIV (il acheta ainsi leur allégeance).

Nous en sommes pourtant là. Dans la constitution d'une nouvelle caste qui n'a que le mot service public à la bouche alors que son action consiste à les détruire à son seul profit. Les nouveaux propriétaires officieux des services publics prétendent pourtant et à chaque fois les défendre "au nom de tous", ce qui est évidemment faux.

Sauf que le personnel actuel de la vieille droite fait tout ce qu'il faut pour le faire croire. Déjà en appliquant des politiques de restriction budgétaire sans permettre dans le même temps que les écoles, les universités, les entreprises publiques, puissent chercher des alliances, des capitaux. Or, encore une fois, tant qu'il n'est pas expliqué, jusqu'à plus soif, que l'ouverture du capital EDF, la vente de la SNCM (qui est française et non pas "corse" comme certains anti-républicains l'agitent) sont des conditions sine qua non pour améliorer les services rendus par le Bien Commun, on n'arrivera à rien.

Mais comme les ministères, les services, sont tenus par des adversaires d'une réforme réelle réellement rendue au public réel, on tergiverse, atermoie, comme sous Juppé, Jospin, Raffarin et aujourd'hui de Villepin, en se targuant de réduire les déficits sans expliquer longuement pourquoi, sans appliquer les avis de la Cour des Comptes qui montrent bien les gaspillages du train de vie de l'Etat dont se servent les parasites pour à la fois hurler qu'il existe de l'argent, tout en se servant de ces déficits pour s'alimenter en fromage frais, leur propre niche étant soigneusement camouflée par les mots ronflants et hypocrites sur le service public.

On ne peut donc pas à la fois en appeler à la retenue des déficits (gauche socialiste non altermondialisée) à leur restriction (droite qui se prétend rénovatrice) et continuer à gaspiller et empêcher que la société civile puisse s'auto-administrer, le rôle de la Puissance Publique devant être seulement aposteriori, tout en incitant en permanence à l'innovation.

Il faut donc tout mettre à plat. Expliquer en quoi les Assurances peuvent présenter des systèmes de protection bien moins onéreux et ce sans malus pour les maladies incurables et les retraités non capitalisés, car le Fonds de réserve y pourvoiera, alimenté comme il a été dit plus haut par une part des charges salariales et patronales, celles-ci étant cependant dorénavant supprimées pour une autre part et rendues aux salariés pour une dernière portion (ce qui augmentera leur pouvoir d'achat). Par ailleurs les hôpitaux peuvent être libres d'ouvrir leur capital, de s'allier à des laboratoires biologiques, pharmaceutiques, le tout sous cahier des charges évidemment.

Il y a moyen d'innover en matière de financement d'enseignement, d'aménagement territorial, de logement par exemple, ne serait-ce qu'en interdisant aux juges d'application des peines d'empêcher les expulsions des mauvais payeurs, puisque cette pratique refroidit les propriétaires à louer, ce qui fait flamber artificiellement le marché.

Ne parlons pas des contenus d'enseignement uniformisés par des commissions idéologisées, de la pratique de certains juges et avocats dont le foucaldisme inavoué leur fait libérer les récidivistes et violeurs parce que pour certains c'est uniquement "la" faute de "la" société, tandis que le viol ne serait pas un crime mais une pratique sexuelle extrême (selon par exemple l'avocate Marcella Yacub) à la façon des sports du même nom.

Il est clair que tout ce qui vient d'être esquissé semble vain. Mais si l'on réfléchit bien, on s'aperçoit qu'en réalité cela n'a jamais été dit tel quel, c'est-à-dire en lien avec une signification constitutionnelle, une philosophie du Droit, un fondement principiel qui ne se réduit pas à une approche comptable, nécessaire, mais insuffisante en sciences politiques qui ont à affaire à des êtres humains dont certains cherchent à avoir raison, même s'ils ont tort.

Et ne vaut mieux-t-il pas avoir tort avec Sartre que raison avec Aron disaient certains gauchistes avant de mûrir ou de persister dans le même mensonge ? C'est de ce cercle infernal qu'il faudrait sortir, si l'on veut un réel renouvellement du paysage politique et intellectuel. Mais pour ce faire, il s'agirait de se regrouper, faire des alliances, admettre que l'on n'a pas raison sur tout et que l'on peut se tromper. Le phénomène clanique est hélas bien trop fort pour que de tels rapprochements s'effectuent hors des chapelles et des clivages idéologiques. A moins que...

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