Par LSA Oulahbib
Aussi inconvable que cela puisse paraître, il existe deux possibilités permettant de tester si le souci de paix existe de part et d'autre (disons-le ainsi pour commencer...).
La première irait au coeur du conflit, celui du retour des supposés réfugiés de 1948 : une cour internationale de justice se réunirait pour recevoir les plaintes et l'on vérifierait ainsi cas par cas qui a été chassé et pourquoi, qui a vendu en réalité sa terre et pourquoi, qui a appelé les palestiniens à quitter leur maison et pourquoi, etc...
Bref, l'on mettrait cette question non pas en stand by mais en parallèle, en ce sens qu'elle ne serait plus un préalable à la signature, mais une asymptote qui accompagnerait l'édification de l'Etat palestinien. Bien sûr deux conditions apriori seraient nécessaires : que les forces antijuives soient désarmées, quitte à ce que ce soit une force internationale qui le fasse ; que les juifs chassés des pays arabisés soient indemnisés également.
La seconde proposition est tout aussi folle et naïve : elle présuppose que le nettoyage ethnique n'existe pas, qu'il n'est donc pas question de terres épurées de juifs ou de palestiniens. Dans ces conditions, la question de la contiguïté ou non des territoires ne se poserait plus à partir du moment où un habitant israélien vivant dans les territoires contestés accepterait d'une part de payer un impôt foncier à un Etat palestinien, et, d'autre part, que son voisin puisse être également palestinien. Dans ces conditions démanteler une vie, presque quarante ans, ne servirait à rien sinon à faire souffrir; pourquoi dans ce cas ne pas oser l'inédit : l'humain ?
On verrait dans ce cas s'il y a réellement désir de paix, ou, si, comme c'est hélas probable, l'arabo-islamiste, bien plus que le sioniste absolu (qui lui, au moins, ne pose pas de bombes) montre en réalité qu'il ne peut aller à l'encontre de ce qui le forge depuis des siècles : le désir de revanche pour retrouver l'âge d'or, ce qui implique au juif de retrouver sa place prévue par le Livre : en bas, dans la soute de la dhimmitude.
A moins que...par une opération du Verbe, les générations palestiniennes décident de refuser soudainement l'endoctrinement qu'elles subissent pourtant depuis le berceau en acceptant ces deux propositions, un miracle qui convertirait nécessairement tout le monde à la religion de l'Humanité. Nous en sommes loin. Parce que les enjeux, cachés, voilent au sens de tordre, toute possibilité d'aller de l'avant comme le tentent pourtant ces deux propositions pas si naïves et idiotes que cela après tout...
Les dirigeants français actuels seraient-ils capables d'aller dans cette direction ? Pas sûr, pas sûr du tout...Il serait peut-être temps d'en tirer dans ce cas les conséquences et d'appeler à l'émergence de leaders nouveaux, nouvelles aussi, sans parti pris, sans apriori, innovants, qui feraient de ces deux propositions leur arme fatale...