Pourquoi Chirac refuse de rencontrer le 1er ministre irakien

Par LSA Oulahbib

La réponse est simple : parce que cela remettrait en cause une position française erronée depuis le départ, celle de croire que Saddam Hussein ne préparait pas une alliance définitive avec son concurrent politique depuis les années 50 : l'internationale islamiste.

Il est pourtant évident maintenant que sous la férule husseinienne et le dégoût qu'elle suscitait, ne serait-ce que la vie au jour le jour des deux fils de Saddam, couvait la bête immonde et elle est apparue au grand jour lorsque celle-ci fut mise à bas. Telle est en fait la réelle surprise : les forces islamistes, qu'elles soient chiites ou sunnites étaient bien plus organisées que prévues.

L'armée du Mahdi de Sadr avec près de 15 000 hommes bien armés avait eu le temps de s'organiser sous Saddam et non pas depuis que les Anglo-américains et leurs alliés ont décidé de mettre enfin le hola. Idem pour les islamistes sunnites qui étaient déjà constitués dans l'ombre y compris sous la férule de Saddam sous le nom de "fedayin" mais ont attendu que la vieille garde baathiste perde du terrain pour surgir comme force de frappe principale en faisant alliance avec les benladenistes.

L'idée stipulant que l'islamisme n'a surgi qu'à la suite de l'intervention angloaméricaine est une vue de l'esprit. Il était déjà là, et il n'existe pas qu'une différence de degré et non pas de nature entre le panrarabisme et l'islamisme. Le fait que Chirac préfère courir au chevet des "morts", à Paris comme aux Emirats montre bien le degré de cécité auquel il est tombé, entraînant de plus en plus la diplomatie et l'élite politico-médiatico-intellectuelle française avec lui.

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