Arafat, otages français : la grande manip

Par LSA Oulahbib

S'il s'avère qu'en fin de compte Arafat n'a rien de sérieux comme le souligne le Herald (du 2 novembre), alors tout était combiné d'avance y compris l'attentat du 1er novembre à Tel Aviv, pour remettre Arafat dans le jeu, forcer les Américains et les Israéliens à le reconsidérer comme interlocuteur, de type centriste au sens de se poser à équidistance des supposés extrémismes.

Le FPLP pouvait bien rendre ce service. Et tout le monde est tombé dans le piège. Sauf qu'en entendant samedi soir et dimanche matin raconter sur les ondes la nouvelle bonne santé d'Arafat, il était clair que quelque chose allait arriver, ce qui n'a pas tardé le lendemain.

Certes, les spécialistes en Israël disent qu'il existe entre 100 à 50 tentatives d'attentats par jour. Mais il n'y en a guère qui se réclament du FPLP, et cela faisait bien plusieurs mois qu'un tel attentat n'avait pas eu lieu. Arafat savait donc ce qu'il faisait en se cachant derrière le masque victimaire, en plus il se protégeait d'une riposte à Ramallah. Il faut s'attendre à une recrudescence d'attentats, le temps qu'Arafat revienne le point incontournable, imposé par la France de Chirac.

Cette manip n'est pas la seule. Il est également clair que le rôle de la diplomatie française lors de la réunion sur l'Irak aura pour enjeu de réintégrer les grosses huiles husseiniennes dans le futur appareil d'Etat. Certes, cela ne se fera pas nécessairement en Egypte mais dans le cadre d'une seconde réunion dans lequel "toutes les factions" seraient invitées à se rencontrer, avec, à la clé, un calendrier pour le départ des troupes de la force multinationale.

Les otages français servent ainsi de moyen de pression sur Chirac pour qu'il fasse ce qu'il dit lorsqu'il prétend s'opposer à "l'Amérique". Comme Chirac est d'accord, cela aide. Sauf que c'est sans issue et dérisoire puisqu'il ne semble pas que les factions dominées par les benladenistes soient de la partie.

Les baathistes en perte de vitesse font croire le contraire et évidemment le tandem Barnier-Chirac, sourd et aveugle, ne fait qu'entériner en pis ce qu'il reproche au tandem Bush-Cheney : insister sur des certitudes qui n'ont aucun fondement. Pourtant, il s'avère que les forces islamistes étaient bien plus organisées que prévues et sans doute attendaient sous le rêgne de Saddam le moment propice pour le renverser.

L'Irak avait déjà basculé dans l'islamisme avant même que Bush père soit au pouvoir, mais cela ne se voyait pas. Le supposé versant "laïc" du parti Baath est une illusion puisque l'islam a toujours été considéré comme l'ancêtre, le précurseur du nationalisme "arabe"; toute une interprétation véhiculée par l'idéologie araboislamiste a toujours été partisane de l'épuration ethno-religieuse comme on le voit partout sous son joug.

On le voit donc bien : les battus, les perdants, font tout ce qu'il faut pour remonter en selle, et ils utilisent une arme redoutable : le mensonge maquillé en maladie ou en patriotisme. A coups de bombes pour que cela soit compris, plus vite, du moins en sourdine dans un billard à trois bandes.

*

Nouvelles du Front...

Réflexion sur la mémoire courte, française, à propos du 11 septembre

Nouvelles questions à partir de la crise des otages français

La question des jours fériés juifs et musulmans à l'école française.

Sous le temps des malentendus, le sortilège s’efface (voir à "Préface")

Les origines berb éro-chrétiennes de l’Afrique du Nord