Le livre dirigé par François Celier est dun contraste saisissant, et sans doute le voulait-il ainsi lorsque lon connaît un peu son parcours dexplorateur des destinées et dalpiniste de cimes éblouissantes, celles qui ne se dévoilent quau cur vaillant.
Dun côté le prêtre catholique dominicain Pierre Lambert et le recteur de la mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, font assaut damabilités pour gommer ce qui les séparerait au profit majeur du principe de plaisir, celui dune communion des âmes de bonne volonté.
De lautre côté le psychanalyste, dorigine juive, Daniel Sibony, active le principe de réalité en martelant, à la façon dun célèbre philosophe allemand, que lentente nécessaire doit dabord passer par lécoute de ce qui ne va pas ; avant despérer en une réconciliation, humaine, trop humaine, éphémère donc, si elle ne tente pas de chercher la réelle guérison.
Parce quil ne suffit pas de diagnostiquer en se gargarisant de vux pieux, réciter le mot paix ny suffira pas. Il faut aller au fait, mettre les pieds dans le plat, expliquer comme Sibony que la paix est au bout dun Pardon, celle qui déciderait den finir avec la minorisation dautrui effectuée dans lislam lorsque les juifs et les chrétiens sont accusés de mensonges, contrastant singulièrement avec sa mise en supériorité, énervée dautant plus lorsquelle nest pas reconnue telle par les deux autres.
Il y a là une contradiction quil nest plus possible déviter par une politique de lautruche. Si le dialogue veut avoir lieu, autant balayer dabord devant sa porte, et ne pas se prétendre la seule vraie religion attendant que les deux autres linstalle sur un trône, seul Dieu en a les clés (celles du Royaume).
Mais limpossibilité du dialogue et en même temps sa nécessité dévoilent ce fait majeur : un tel paradoxe doit soit être mis de côté, cest le refoulement ; soit affronté et cest lémergence de lâge de raison, de la maturité, où les âmes de bonne volonté font fi des traditions mauvaises et privilégient celles qui optent toujours pour le grand combat de la paix, au détriment de la guerre inutile et sa petite noise. Aux grands dégâts.
LSA Oulahbib
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